Présentation Rez-de-chaussée 1er étage 2eme étage


Les débuts de la faïence, Salle Etienne Armand

Avant d’être un pays de faïenciers, Varages était un pays de potiers. Le musée expose quelques pièces de poteries, certaines vernissées. Le sol de cette salle est composé d’un magnifique dallage de tomettes en perspectives réalisé par Joseph FRAPPAT.

Etienne Armand ouvre le premier atelier : la fabrique du Pont, en 1695, après plus de trois ans d’apprentissage à Marseille où il a appris les secrets de la décoration sur faïence.

La chance a voulu que deux remarquables plats signés et datés (1697 et 1698) de sa fabrication soient parvenus jusqu’à nous. Dans le style de l’époque, ils sont réalisés en camaïeu bleu sur fond blanc,

o l’un représentant une scène de l’Astrée,
o l’autre une scène mythologique.

Le début du 18ème siècle est marqué par la mode de l’ornemaniste Jean BERAIN, presque exclusivement en camaïeu bleu. L’ocre fait son apparition en petites touches, tels les carreaux de Joseph FRAPPAT.


La Polychromie

La polychromie fait son apparition avec l’utilisation de l’oxyde d’antimoine (le jaune) et l’oxyde de cuivre (le vert). L’engouement pour la faïence voit apparaître de nouveaux décors :

o décors floraux (fleurs de solanacées, rose manganèse…)
o grotesques,
o scènes mythologiques polychromes.

Dans la seconde moitié du 18ème siècle, les faïenciers des régions de l’est apportent à Varages une nouvelle technique : le petit feu, qui permet un éventail de couleurs plus étendu. Des fours à réverbère de Varages sortent de très belles pièces aux décors variés

o Merveilleux bouquets de fleurs
o Décors au chinois
o Décors en camaïeu de vert
o Décor cabanon
o La faïence à fond jaune

La Révolution Française porte un coup sévère à la faïence. La moitié des fabriques de Varages laissent s'éteindre leurs fours.

Certaines, pour survivre, reprennent les anciens moules, réalisent des pièces en émail blanc sans les décorer afin de diminuer les coûts de production. C’est le début de la faïence « commune ». Les peintres formés à la fin du 18ème siècle sont rares et les décors se simplifient. C’est le temps des assiettes - à bord jaune ou à bord bleu, simple filet sur le bord de l'aile - agrémentées au centre d’un décor appliqué au pochoir. La production devient plus utilitaire.


La salle « Jeannine Cesana »,

A partir de 1850 et jusqu’à 1890, les chemins de fer vont étendre jusqu’au midi leur toile d’araignée. Grâce à eux se déversent un peu partout en Provence, de nouveaux produits, appelés « faïence fine », de qualité et bon marché, fabriqués dans les usines du nord et de l’est de la France.

Balayés par la concurrence, les fabriques du midi, y compris Moustiers, fermèrent leurs portes. Pour survivre, Varages abandonna les techniques traditionnelles d’utilisation des argiles locales et des émaux stannifères, ainsi que la peinture sur émail. Vers 1850, Gustave Pascal est le premier faïencier à passer à la faïence fine en faisant venir de la terre blanche du Gard. Le décor s’applique alors directement sur le biscuit (terre cuite) ; il peut être réalisé aussi bien au pinceau, au pochoir, qu'au tampon. La pièce est ensuite recouverte d’un émail transparent appelé « couverte » ou « vernis ».

Tout en restant attachés aux traditions décoratives, les peintres de la fin du 19ème siècle, période de libéralisation artistique, tels que Joseph Tholosan, Léon Mazières ou encore Hyppolite Roux cherchent à moderniser les formes et les décors.